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Ils sont partout

Par Rémy Serrouya

Directeur administratif et financier

Industrie, commerce, recherche scientifique, médecine, finance… les algorithmes d’intelligence artificielle sont partout.

En une simple phrase, en un seul clic, nous pouvons programmer un itinéraire, connaître la météo, consulter notre messagerie à l’autre bout du monde. Nous pouvons même, si l’envie nous en prenait, discuter philosophie avec un « robot conversationnel » et lui demander, par exemple, si c’est la conscience qui définit le genre humain.

Cette utilisation, aujourd’hui quotidienne, qui nous facilite la vie, n’est que la face émergée de l’iceberg. Les véhicules autonomes, les recherches et conception de nouveaux médicaments, les développements de caddies « intelligents » permettant de payer sans passer par la caisse sont déjà à notre porte. Des scientifiques pensent même que des interactions avec le corps humain sont envisageables, comme la connexion du cerveau à un ordinateur pour accroître les capacités « intellectuelles » de l’homme et espérer ainsi rivaliser avec l’intelligence artificielle. Disons-le, futur c’est maintenant !

 A l’aune de ces bouleversements sociétaux, je me suis demandé si l’intelligence artificielle, au potentiel quasi infini, capable de raisonner, de traiter des milliards d’informations à la seconde, avait également la possibilité de révolutionner les actions philanthropiques des associations et des fondations.  Et si, rêvons, l’intelligence artificielle pouvait favoriser l’éclosion d’un monde, plus juste, plus équitable et paradoxalement, plus humain.

Peut-être pourrait-on imaginer une collecte de données à grande échelle permettant de suivre, en direct, les tendances démographiques de la planète, les taux de pauvreté et les niveaux d'éducation. Cette cartographie mondiale aiderait les organisations philanthropiques à cibler plus justement encore leurs actions dans des domaines où l’effet serait immédiat. Elle permettrait également de coordonner les actions des donateurs, des associations et fondations œuvrant pour les mêmes causes et de décupler ainsi leur impact.

 Sur le plan administratif, les processus pourraient être simplifiés. Il serait alors possible de traiter de manière automatisée et intelligente les demandes d’aides financières, de suivre la réalisation des programmes, de mesurer les résultats et d’identifier les domaines où des améliorations sont nécessaires.

Nous vivons la genèse d’une révolution technologique qui aboutira peut-être un jour à l’apparition de robots capables d’émotions, voire d’empathie. Nous pouvons nous demander quelles seront les limites de ces machines qui se rendent indispensables à nos vies, qui s’immiscent dans notre intimité.

Car un danger menace, un danger éthique. Il peut s’agir de détournements des données personnelles par l’utilisation frauduleuse de nos informations, de désinformation et/ou de manipulation.

A la Fondation du Judaïsme Français, nous sommes évidemment pour le progrès et tout ce qu’il peut apporter de bon à notre société, mais nous restons persuadés au moment où nous écrivons ces lignes que comme le dit la fameuse citation de Juliana Pavelka : « la connaissance sans la sagesse, c’est de l'intelligence artificielle ». Aussi, pour nous, l’humain restera encore longtemps l’épicentre de la vie, de la joie, de l’amour, de l’imagination et de la création, avec cet irremplaçable supplément d’âme qui rend chacun unique.