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Investissements : pour être sûr de ne pas se tromper

Par Rémy Serrouya

Directeur administratif et financiern de la Fondation du Judaïsme Français

 

Rien sur le papier ne prédestinait ce jeune homme de bonne famille sans histoires à être comparé, du jour au lendemain, à Bernard Madoff, l'auteur de la plus grande escroquerie financière du XXe siècle.

Charmant et doux rêveur, Sam Bankman-Fried semblait être le candidat idéal pour devenir l’un des nouveaux magnats de la Silicon Valley. Né en 1992, fils de professeurs de droit à la prestigieuse Université Stanford, en Californie, il étudie la physique au Massachusetts Institute of Technology (MIT) et s’intéresse à la cryptomonnaie. En 2019, il n’a alors que 27 ans, il crée une plateforme spécialisée en monnaie numérique, équivalent du bitcoin, dénommée FTX (Futur Exchange), qui réalise en quelques années une ascension fulgurante. Sa société, partie de rien, est valorisée fin août 2022 à plus de 32 milliards de dollars. Sam Bankman-Fried, alias SBF, devient, en trois ans, la personnalité de moins de 30 ans la plus riche au monde selon le magazine Forbes

Mais voilà, les apparences sont parfois trompeuses, et derrière ce premier de la classe que les belles-mères juives s’arracheraient, se cache une personnalité plus complexe.

Le 11 novembre 2022, au détour d’un rapport d’audit de la société mettant en évidence de fortes anomalies de gestion, les principaux actionnaires vendent leurs titres, entraînant une chute inexorable du cours. C’est le dépôt de bilan !

Il va priver de leur investissement plus d’un million de petits porteurs.  Cette chute brutale du cours de bourse et ces quelque 32 milliards de dollars partis en fumée en quelques jours ne peuvent que laisser perplexe et nous conduire à nous intéresser au profil des investisseurs en cryptomonnaie. D’après l’étude du cabinet KPMG, l’investisseur type est un homme de moins de 35 ans, qui n’a investi qu’une infime partie de son épargne pour 60 % des cas. Une approche plutôt raisonnable, compte tenu du risque de perte en capital associé.

À bien y réfléchir, il paraît clair que ces petits porteurs ont placé la part de trésorerie de fonds de portefeuille dont ils n’ont pas immédiatement besoin, quelques dizaines, centaines ou milliers d’euros selon chacun. Ces montants, qu’on ne peut évaluer avec précision, correspondent pour ces investisseurs à des sommes qui n’engendrent aucune conséquence si elles sont perdues…

Cette stratégie de placement à l’apparence réfléchie nous interpelle à la Fondation du Judaïsme Français, et nous nous sommes demandé ce qu’il était possible de faire avec 32 milliards d’euros :

Éradiquer la faim dans le monde durant une année complète est évalué à 30 milliards de dollars, selon le directeur du programme alimentaire de l’ONU ; se débarrasser définitivement de la malaria coûterait 34 milliards de dollars ; il serait également possible pour une somme similaire de loger tous les sans-abris de France pendant plus sept ans.

Ces petites sommes en portefeuille dont nous n’avons pas forcément besoin, et qui ne participent pas à notre enrichissement, peuvent avoir une réelle utilité et concourir à rendre le monde plus juste et plus digne. En les versant à une fondation reconnue d’utilité publique, le donateur prend part aux actions sociales, éducatives, culturelles d’une institution renommée, transparente dans ses comptes, qui œuvre à changer la vie de milliers de personnes. 

En participant aux projets de la Fondation du Judaïsme Français, le retour sur investissement est inestimable.