Fondation Lucette Guedj

Lucette Guedj est née le 20 novembre 1939 à Constantine en Algérie. Elle avait trois frères, dont l’un est décédé, et une sœur.

Sa mère a travaillé en qualité de commis administratif au ministère des Armées à Constantine, activité qu’elle a dû interrompre en raison de problèmes de santé. Son père, ouvrier typographe à La Dépêche de Constantine, s’est vu contraint de compléter son salaire en faisant de nuit des heures supplémentaires, afin de financer les études de ses cinq enfants, qui ont tous réussi à avoir de très bons métiers, orientés vers la Santé et l’Education. Ses parents, dont les mérites ont été reconnus par les instances officielles, ont obtenu la médaille de bronze de la Famille française dans les années 80.

Lucette a toujours été attirée par les études, et ce goût ne s’est jamais démenti, et ce dès le lycée où elle s’est intéressée à la littérature et la philosophie. Après son bac elle a obtenu un poste d’institutrice dans une cité défavorisée La Cité Meziane à Constantine, où vivaient des familles dans des conditions insalubres qui la scandalisaient. De cette expérience est née sans doute son désir très fort d’aider les gens déshérités. 

En1960, rapatriée d’Algérie, elle est nommée institutrice à Gros Noyer dans une école maternelle. C’est à la suite d’un rapport d’inspection favorable qu’elle a   pu être détachée à l’École normale des Batignolles où elle a suivi des études de Lettres et d’Histoire.  Parallèlement, elle entreprend une licence de Lettres, et un DEA à la Faculté de Nanterre sur le statut de l’enfant considéré comme sujet, au sein de l’institution scolaire. Elle a publié plusieurs articles dans différentes revues.

En 1980 elle est nommée professeur de Lettres au collège d’Épinay Villetaneuse. Elle saisit cette occasion pour venir en aide aux élèves en difficulté scolaire et ce dans des classes à petits effectifs. Son but, à la fois pragmatique et humaniste, est de donner à ces enfants le maximum de chances de s’intégrer plus tard dans la vie active en améliorant leur qualité de vie. Cette expérience, qui à cette époque revêt un caractère innovant, sera d’ailleurs généralisée dans d’autres collèges. Beaucoup de ses élèves ont pu être admis à poursuivre leurs études dans des facultés de lettres, de médecine ou encore à Sciences-Po.

Mais ses activités ne s’arrêtent pas là. Sa passion pour la connaissance et la transmission du savoir est sans limites. Le soir, après ses heures d’enseignement au collège, elle va au Centre Rachi étudier la philosophie juive, et approfondir la pensée de Levinas ou de Manitou. Plus tard elle fera partie du groupe d’études de Beni Levi à Paris et à Strasbourg, fidèle au devoir de transmission qu’elle a hérité de son grand-père Joseph Guedj et de son arrière-grand-père, Rabbi Kalfa Guedj, dont les ouvrages hébraïques de celui-ci font autorité dans les yechouvoth. Elle a enseigné le Talmud Thora aux enfants, mais aussi à quelques adultes, et a été responsable de la culture dans la communauté pendant plusieurs années et sous différents mandats.

Sa vocation juive altruiste, qui s’est doublée d’une vocation féministe, a trouvé sa consécration quand elle a inauguré l’allumage des bougies par les femmes le vendredi soir à la synagogue, synagogue dont elle a œuvré avec un groupe d’amis de Montmorency à la construction tant sur le plan matériel que spirituel.

La création de cette « Fondation Guedj Lucette » au sein de la Fondation du Judaïsme Français, devrait contribuer à venir en aide aux enfants de familles nécessiteuses tant en France qu’en Israël, ce qui a toujours été son vœu le plus cher et le plus constant.